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ASSEMBLÉE NATIONALE : LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE ACTÉ

Ainsi, les députés sénégalais ont commencé dès onze heures à débattre d’un texte sur un report de la présidentielle malgré plusieurs blocages au cour du processus. C’est maintenant acté, l’élection présidentielle, initialement prévue ce 25 février, est reportée au 15 décembre 2024.

Selon le rapport, l’objectif du report serait « d’éviter une instabilité institutionnelle et des troubles politiques graves », et de mener « une reprise complète du processus électoral ».

Le débat était houleux sur ce texte, qui a reporté le scrutin de six mois maximum et dont l’approbation, a nécessité une majorité des trois cinquièmes des 165 députés acquise.

Samadi dernier, Macky Sall avait annoncé, quelques heures avant l’ouverture de la campagne électorale, avoir signé un décret ajournant la présidentielle qui devait avoir lieu le 25 février. C’est la première fois depuis 1963 qu’une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal, un pays qui a toujours été un exemple de démocratie en Afrique, une rareté sur le continent.

Et l’annonce de Macky Sall a soulevé un tollé et fait toujours craindre un accès de fièvre dans un pays réputé être un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, mais qui a traversé différents épisodes de troubles meurtriers depuis 2021.

Déjà, l’ajournement du scrutin a été annoncé sur fond de tensions entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, qui a validé en janvier vingt candidatures, un record, mais en a rejeté plusieurs dizaines d’autres. Deux ténors de l’opposition ont été exclus : Ousmane Sonko, en prison depuis juillet, et Karim Meïssa Wade qui a remis en cause l’intégrité de deux juges constitutionnels et réclamé le report de l’élection. À son initiative, l’Assemblée a approuvé la semaine dernière la création d’une commission d’enquête sur les conditions de validation des candidatures. Et contre toute attente, des députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche.

Ce soutien a aussi nourri le soupçon d’un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter une défaite de son candidat, le Premier ministre Amadou Ba, contesté dans les rangs du camp présidentiel et fait face à des dissidents. Au contraire, l’anti-système Bassirou Diomaye Faye, dont la candidature a été validée par le Conseil constitutionnel bien qu’il soit emprisonné depuis 2023, s’est imposé ces dernières semaines comme un postulant crédible à la victoire, un scénario cauchemar pour le camp présidentiel.

Mais selon le code électoral, un décret fixant la date d’une nouvelle présidentielle doit être publié au plus tard 80 jours avant le scrutin. Le président Sall, élu en 2012 pour sept ans puis réélu en 2019 pour cinq ans et qui n’est pas candidat cette fois, sera encore à son poste au-delà de l’échéance de son mandat, le 2 avril.

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