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Troisième mandat, inéligibilité de candidats : la RADDHO transfère ses inquiétudes à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples

Dans son rapport alternatif à l’attention de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur la situation au Sénégal, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) a émis des inquiétudes sur la probabilité d’un troisième mandat du Président actuel. Mais aussi sur le caractère non consensuel des règles du processus électoral ainsi que le droit de vote des personnes privées de libertés. La RADDHO de rappeler que la question du mandat du président de la République a divisé les Sénégalais en 2011 – 2012 à la veille de la présidentielle. L’actuel Président avait initié un référendum dont l’objectif principal était de régler définitivement la question du troisième mandat pour éviter une polémique future sur le mandat rappelle-t-elle toujours. C’est cela qui a conduit à cette rédaction claire et non équivoque du texte. Cependant s’étonne la RADDHO, il est important de souligner que depuis plusieurs mois des partisans du Président sortant, dont le régime se termine en 2024 le poussent à renier sa parole. « Certes, il n’a rien dit mais son attitude révèle que tout se fait sous sa bénédiction et le mandat de trop ne peut être que source de troubles graves contre la paix et la stabilité du Sénégal » lit-on sur le document.

La RADDHO a aussi dénoncé auprès de la commission ce qu’il appelle le caractère non consensuel des règles du processus électoral tel que le parrainage citoyen qui selon elle « est à l’origine d’une rupture d’égalité qui n’a fait qu’augmenter la discorde entre acteurs ».

Enfin au plan carcéral, « le droit de vote des personnes privées de libertés, prévenues comme condamnés, n’a jamais été respecté par le Sénégal » estime la RADDHO. Prenant exemple sur les anciens Ministre et Maire de Dakar, en l’occurrence Karim WADE et Khalifa SALL ils ont été privés de vote à la présidentielle de Février 2019, aux législatives de 2022 et risquent de l’être à la présidentielle de 2024 révèle-t-elle dans le rapport. Sur les motivations prononcées par le juge électoral, la RADDHO estime qu’elles « n’ont convaincu ni les avocats de ces derniers, ni une bonne partie de l’opinion ». « A bon droit, la déchéance des droits civiques ne peut avoir comme fondement juridique l’interprétation d’une disposition légale ou d’une décision judiciaire, mais elle doit être clairement prononcée par le juge » dira-t-elle.

Pour finir la RADDHO recommande de clarifier la loi sur les conditions d’inéligibilité des candidats de l’opposition et enfin d’encadrer l’inéligibilité par une décision prononcée par le juge.

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