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Un pays, deux dialogues ! Macky dialogue au Palais… Le F24 aux Parcelles Assainies

Le dialogue national entre le pouvoir et les forces vives de la nation, annoncé par le président de la République le mois dernier et qui devait démarrer ce 30 mai 2023, a été repoussé d’une journée. En parallèle, et comme un marquage à la culotte, un autre rassemblement dénommé « dialogue avec le peuple » et initié parla plateforme F 24, initialement programmé ce 30 mai, a lui aussi été repoussé à ce jour 31 mai 2023, pourse tenirle même jour q

Dans un climat politique tendu et à quelques mois de l’élection présidentielle,
deux dialoguesse tiendront dans notre pays ce 31 mai 2023, l’un devant être abrité par
le Palais de la République et l’autre ayant pour cadre le jardin public des Parcelles Assainies à l’Unité 11. A ce dialogue initié par le chef de l’Etat sont attendus la coalition Benno Bokk Yakkar, « Taxawou Sénégal » de l’ancien et l’actuel maires de Dakar, Khalifa Ababacar Sall et Barthélémy Dias, Alioune Tine, leader de la société civile et fondateur du think thank
« Africajom center » mais aussi des chefsreligieux, des responsables syndicaux, des représentants du patronat, d’associations de jeunes et de femmes etc.
A quelques kilomètres de là, aux parcelles Assainies, la plate-forme « des forces vives
de la nation F24», qui regroupe plus de 250 entités politiques, des organisations de la
société civile, des personnalités indépendantes etc. compte organiser un contre-dialogue au dialogue, initié par le président Macky Sall. Quatre exigencesfondamentales
sont posées par les leaders de ce front à savoir la non candidature du président Macky
Sall, la libération des détenus qualifiés de « politiques », une élection présidentielle inclusive et transparente et la modification du code électoral dans le sens de permettre à
des candidats condamnés en justice de prendre part à ce scrutin.
Face à cette situation de deux dialogues parallèles, le pharmacien Matar Cissé et le
sociologue Abdoulaye Cissé perlent d’une division profonde et d’une situation non
profitable aux populations sénégalaises.

MATAR CISSé, PHARMACIEN :
« Les intérêts des populations sont-ils pris en compte? »
Selon le pharmacien Matar Cissé, interrogé par téléphone, c’est le peuple qui va pâtir de cette division. Seuls les citoyens lambda seront les agneaux du sacrifice.
Deux dialogues simultanés dans un seul pays, ce montre une division très déplorable
à en croire notre interlocuteur. « Du côté de la plate-forme F24, j’ai noté quatre exigences dont le « Non » à une candidature du président Macky Sall, la libération des détenus qualifiés de « politiques », des élections inclusives et transparentes et la modification
du code électoral qui exclut des candidats condamnés en justice » liste-t-il.
En face, le pharmacien indique que le pouvoir parle de l’apaisement de la situation politique, de l’éligibilité de Khalifa Sall et Karim Wade. Toutefois, regrette-t-il, toutes ces deux parties ne prennent pas en compte la situation sociale des Sénégalais lambda.
« Nous sommes dans une situation très difficile. Nous avons dessoucis pour joindre les
deux bouts. Des familles n’arrivent plus à se nourrir correctement. Le coût de la vie est trop élevé dans ce pays. Le problème de l’emploi, malgré les efforts annoncés par le
gouvernement, reste une énigme pour nous. Dans les coins et recoins de la banlieue, se trouvent toujours des groupes de jeunes chômeurs autour du thé qui finissent par se
transformer en agresseurs, créant une insécurité préoccupante dans nos quartiers », analyse le pharmacien. Inquiet de la situation des « gorgorlou », il évoque l’approche de la Tabaski avec les difficultés de trouver un mouton, des condiments, des habits
neufs pour les enfants. « Nous n’entendrons pas ces points forts dans les deux dialogues.
En résumé, nous sommes entre le marteau du pouvoir et l’enclume de l’opposition dans
ce pays où tout est difficile. Hélas! »,soupire le Dr Matar Cissé, pharmacien.

ABDOULAYE CISSé, SOCIOLOGUE/ « Aucun faisceau d’indices ne permet d’être optimiste quant aux résultats de ce dialogue »
Le sociologue Abdoulaye Cissé rappelle que le fichier électoral compte environ 7 millions d’électeurs. Et pourtant, il a été noté, lors des dernières élections législatives, l’abstention d’environ 4 millions d’électeurs, compte non tenu des 3 à 4 millions de Sénégalais qui ne sont pas inscrits sur le fichier
électoral. « Je dis que le peuple électoral est divisé, selon son appartenance et ses intérêts du moment. C’est ce qui explique justement cette implosion probable de la grande coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi.
Cette entité a, à travers la conférence des leaders, officiellement marqué sa désapprobation etsa non-participation à ce dialogue, appelé par le président de la République et
la coalition qui l’a porté au pouvoir en 2019.
Dansle même temps, le mouvement Taxawu Sénégal, dirigé par Khalifa Sall et pourtant
membre de Yewwi Askan Wi, est partie prenante du dialogue. Ce cadre politique a désapprouvé le communiqué rendu public par Yewwi Askan Wi en affirmant que la conférence des leaders dont il est également membre n’a jamais statué de manière définitive sur la question », retient-il.
L’autre partie non moins significative de l’opposition et incarnée par le PDS est également partante pour le dialogue. Par conséquent, les formations politiques pour lesquelles ce dialogue présente un enjeu sont toutes partantes. « Les candidats désignés de Taxawu Sénégal et du PDS sont pour
l’instant tousles deux hors de la course pour l’élection présidentielle de 2024. Le dialogue
représente, pour eux, un enjeu de taille. Je préfère alors parler de dialogue politique
plutôt que de dialogue national. Puisque l’essentiel des débats va tourner autour des
questions politiques, voire électoralistes et non sur les vraies questions d’ordre social,
économique qui interpellent véritablement le peuple sénégalais dansson écrasante majorité », estime Abdoulaye Cissé.
D’après le sociologue, aucun faisceau d’indices ne permet aujourd’hui d’être optimiste quant aux résultats de ce dialogue. Sera-t-il profitable aux Sénégalais lambda ? Les parties prenantes ont clairement décliné l’objectif. Même si c’est de manière tacite. « Sur les termes de références de ce dialogue, on ne voit inscrite aucune des priorités des Sénégalais. Ce dialogue, qui tournerait essentiellement autour des mécanismes et stratégies à mettre en place pour permettre à Khalifa Sall et à Karim Wade d’avoir la possibilité de participer à l’élection présidentielle de 2024, sans oublier l’épineuse question de la 3e candidature ou deuxième quinquennat de Macky Sall, va être politique », avertit notre sociologue. Abdoulaye Cissé est d’avis que l’apaisement du climat social sera sans doute
abordé de manière assez subsidiaire par les organisations de la société civile présentes.
Mais l’enjeu fondamental, estime-t-il, va rester la participation de Khalifa Sall, Karim et
Macky Sall à l’élection présidentielle de 2024. Une chose est sûre : le sociologue
reste catégorique sur le fait que ce n’est pas à travers ce dialogue que le président de la
République va éclairer la lanterne des Sénégalais sur sa participation ou non à la prochaine élection présidentielle

Le TEMOIN

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