Pétition pour la libération de Sonko : « c’est une catastrophe juridique, une aberration démocratique et une magouille politique » Avocats de l’Etat

140 défenseurs des droits humains dont le Pr Serigne Diop, Professeur des universités et ancien ministre de la Justice et ancien médiateur de la République du Sénégal ont signé une pétition invitant le président de la République, Macky Sall, à faire libérer l’opposant Ousmane Sonko, qui continue d’observer une grève de la faim. En conférence de presse, le pool des avocats de Sonko a dénigré cette façon de faire.
Dans une déclaration lue par Me Ndeye Anta Mbaye, le pool d’avocats de rappeler que dans le cadre des procédures susvisées (affaire Sonko), « il poursuit et entend poursuivre que l’objectif de la restauration et de la préservation des intérêts de l’Etat du Sénégal par la manifestation de la vérité judiciaire, le respect de la présomption d’innocence, la garantie d’un procès équitable mais aussi et surtout le principe sacrosaint de la séparation des pouvoirs ».
C’est pourquoi, ils ont tenu a attiré l’attention du groupuscule se définissant « coalition des défenseurs des droits humains sur les dangers et le précédent grave que constitue ce type d’appel par lequel, des individus qui se proclament intellectuels et défenseurs de l’état de droit et qui commandent, dans leur pétition, la violation de ces règles fondamentales.
« Ces manœuvres et désinformation sont à dénoncer car elles encouragent une immixtion du pouvoir exécutif dans les attributions légales du juge d’instruction et lui imposent une parodie de « solutions judiciaires » a dit Me Mbaye.
Elle poursuit en notant qu’il est rappelé « aux pétitionnaires d’un document à effacer des tablettes de l’histoire, que l’état de droit que nous partageons ensemble ne saurait différencier le traitement des citoyens devant la règle de droit, ni passer par pertes et profits la profanation sauvage du sanctuaire universitaire et l’incendie criminel de la faculté de droit ».
« Il faut rappeler que quelle que soit la légitimité d’un motif humanitaire ou sanitaire, le fait qu’une autorité, fut-elle l’autorité suprême de l’Etat, puisse demander à un Procureur de République, quel qu’il soit, de mettre des personnes en liberté provisoire malgré la saisine du juge d’instruction est une catastrophe juridique, une aberration démocratique et une magouille politique ».
Le magistrat instructeur, a-t-elle dit pour finir, reste le seul garant des droits et libertés des personnes mises en cause jusqu’à la prise d’une ordonnance de règlement sauf la vigie essentielle que constitue la présence rassurante et le ministère de l’avocat à toute étape de la procédure.