SUPPRESSION des Subventions de L’énergie:LE SOLEIL ET LE VENT COMME ALTERNATIVE CREDIBLE

SUPPRESSION DES SUBVENTIONS DE L’ÉNERGIE :
LE SOLEIL ET LE VENT COMME ALTERNATIVE CREDIBLE ?
Le sujet de préoccupation qui a suscité une attention croissante de l’opinion socio-économique et politique sénégalaise ces dernières semaines est fondamentalement orienté vers la suppression des subventions de l’État sur le secteur névralgique de l’énergie. Cette préoccupation est d’autant plus grande qu’elle émane directement de Monsieur le Premier Ministre, Ousmane Sonko qui annonçait une batterie de mesures dont celle très sensible liée au secteur de l’énergie d’une manière générale et de l’électricité en particulier.
Avant de venir aux conséquences de «la suppression », il est important de rappeler que la question des subventions est délicate et complexe dans la mesure où elles (les subventions) sont introduites par l’État pour des raisons, évidemment, valables du point de vue, non seulement de leur contribution au développement économique mais également elles remplissent une précieuse fonction sociale. Les subventions sont donc profondément enracinées dans la culture économique d’un État-social comme le Sénégal, et servent, ainsi à soulager les populations démunies et à accompagner aussi les entreprises …pour in fine fixer des prix «soutenables » et les réaffecter vers la réalisation d’investissement sociaux et économique de développement.
Il y a alors lieu de considérer non seulement les effets économiques sur l’activités de différents secteurs mais également les répercussions sur l’écosystème avec une quasi-flambée des prix généralisée. Autant de dire que cette suppression des subventions entrainera très certainement de graves conséquences économico-sociales sur toute la chaine de valeur du secteur de l’énergie d’une manière générale et celui de l’électricité en particulier.
Le sevrage délicat avec une détérioration de l’approvisionnement en électricité :
Les conséquences les plus probables et les plus dramatiques seront alors multiples et impacteront fortement la capacité de production électrique de l’opérateur national avec des intrants dont il n’a pas la maîtrise ; parce que ces derniers sont essentiellement exogènes et sont sujets aux fluctuations du marché mondiale dont le Sénégal n’a aucune maîtrise. Cette criticité portera en grande partie sur la problématique du manque de combustible des centrales, ainsi qu’aux retards dans le développement de nouvelles capacités de production qui pourraient tarder à se concrétiser. Une situation qui risque de replonger notre pays vers le spectre des délestages à défaut du carburant…dans à un contexte social déjà très tendu.
La suppression des subventions sur le secteur de l’énergie, particulièrement sur l’électricité constitue à coup sûr un goulot pour les ménages et les entreprises. En ce sens que les tarifs de l’électricité sont jugés présentement très onéreux comparativement à d’autres pays de la sous-région du fait que le coût de production du kilowattheure est assujetti en grande partie à l’importation du fioul lourd. Parce que le dit combustible est importé et reste fortement lié aux fluctuations du marché international. L’impact de cette fluctuation adossée à une suppression des subventions constitue un cocktail explosif et poserait un problème majeur pour les consommateurs sénégalais qui devraient, alors, acheter le kilowattheure à tarif un peu plus cher. Il sera alors plus que nécessaire pour le gouvernement de réviser la formule de détermination de la structure des tarifs de l’électricité pour ne pas dire une augmentation pure et simple du prix du Kilowatt/heure qui sera imposée aux clients, et aux entreprises qui auront du mal à faire face à ces coûts, etc.
Alors que le commun des sénégalais attend des autorités nouvellement élues une satisfaction de ses besoins en électricité avec un coût le plus faible possible à travers une revue à la baisse des tarifs actuels. A défaut de la satisfaction de cette forte demande sociale, cela risque de provoquer une grosse colère dans un climat déjà tendu.
Au-delà de l’ouverture des discussions autour de mesures d’accompagnement visant à atténuer les effets d’une hausse sur les tarifs de l’électricité, la compétitivité des entreprises, le pouvoir d’achat des ménages, des solutions exogènes et endogènes existent et sont prêtes à l’emploi. Plusieurs opportunités se présentent et ne manquent pas mais résident essentiellement sur la volonté du gouvernement de se décider à accompagner les investisseurs nationaux vers l’énergie durable. L’objectif étant naturellement d’exploiter le vaste potentiel d’énergies renouvelables que possède le Sénégal et d’utiliser les ressources énergétiques actuelles dont nous disposons de manière plus efficace et de garantir le vœux d’un accès universel à l’énergie réaliste et réalisable.
Pour le réussir, il appartient alors à Monsieur le Président de la République, Bassirou Diomaye FAYE, Monsieur le Premier Ministre, Ousmane SONKO de promouvoir le déploiement et la production de systèmes énergétiques d’énergie propre et les systèmes solaires grâce au potentiel du renouvelable de notre pays qui est gâté par la nature dans ce domaine. C’est pourquoi, nous enseigne un expert du secteur de l’énergie : «le Sénégal doit aller directement vers les énergies renouvelables pour rester cohérent dans ses engagements de son avenir énergétique ». Mieux note notre expert, «le Sénégal ne doit pas se risquer en appuyant sa politique énergétique que sur l’exploitation de son gaz et son pétrole… ». Et ce, ajoute-t-il, «nous connaissons déjà un grand succès dans le développement des énergies renouvelables avec la construction d’un grand nombre de centrales solaires photovoltaïques et une centrale éolienne ».
Autant dire qu’un soutien et un accompagnement accentués du Gouvernement sont devenus plus que nécessaires pour tirer partie de ce succès. En effet, ce bilan positif devrait atteindre un seuil où d’autres mesures sont nécessaires pour permettre une plus grande pénétration des énergies renouvelables dans le mix électrique. Étant entendu que la production électrique actuelle de notre pays est dominée par le combustible importé et très onéreux, comme développé en supra.
Des propositions d’alternatives crédibles et efficaces :
En définitive, Le gouvernement pourrait alors s’orienter vers un engagement systémique vers la diversification de la production de l’électricité et à améliorer la sécurité électrique et à progresser vers des sources d’énergie plus propre comme le solaire et l’éolienne. Ces technologies très accessibles contribueront à diminuer rapidement les tarifs d’accès à l’électricité. Il appartient à l’État de jouer un rôle crucial en accompagnant le secteur privés et les investisseurs qui se sont prêts à mobiliser des mécanismes de financement nécessaires pour accroître les investissements vers l’électricité durable et propre.
L’objectif étant de favoriser les opportunités d’investissement, de faciliter les partenariats public-privé pour garantir une sécurité et une souveraineté électrique certaine et concrète qui accompagnera naturellement la vision «Sénégal 2050 » dans tous ses axes de développement passant de la souveraineté alimentaire avec la modernisation de l’agriculture, au soutien de la transformation digitale et à la souveraineté numérique du pays avec le «New Deal Technologique», la transformation industrielle, entre autres.
Des propositions d’alternatives crédibles et efficaces existent avec des solutions rapides. Les manifestes ne manquent pas pour le déploiement de nouvelles formes d’énergie par une démarche déjà amorcée par certaines structures privées bien sénégalaises qui ne cachent pas seulement leur enthousiaste pour l’essor de l’énergie éolienne et solaire. Leur capacité technique, financière adossée à leur engament patriotique et souverainiste qui est très proche de la « vision Sénégal 2050 », met l’accent sur la croissance économico-sociale et les opportunités d’emploi liées aux énergies renouvelables.
La crise de l’électricité pourrait être évitée avec la construction rapide des projets de construction de nouvelles centrales solaires et/ou éolienne de grande envergure mais également le déploiement intensifié des installations solaires aux niveaux de tous les édifices de l’administration centrales et décentralisées comme les mairies, l’éclairage public.
Le soleil et le vent comme alternatives durables :
C’est une lapalissade que de dire que la poursuite de la transition énergétique déjà enclenchée vers une énergie renouvelable et à bon marché reste réalisable et peut apporter des avantages économiques et sociaux considérables pour le Sénégal.
Il reste certain que c’est dans ce domaine que les progrès seront les plus rapides et les plus efficaces. Cela est d’autant plus vrai qu’un expert bien introduit dans le secteur de l’énergie n’hésite pas à souligner que «plus nous nous orientons vers les énergies propres, les subventions ne constitueront plus un goulot d’étranglement. Car nous avons le soleil et le vent en abondance ». «Ainsi avec cette menace sur notre sécurité énergétique avec ses conséquences sur les tensions politiques qui pourraient y naitre, nous devons nous orienter vite et très vite même vers l’intensification des énergies propres disponibles chez 365j/365. Nous devons exploiter les ressources du soleil et du vent pour résoudre définitivement nos problèmes énergétiques», avance cet expert en énergie solaire qui appelle le gouvernement souverainiste actuel à s’orienter davantage le mix-énergétique en mettant un accent particulier sur les énergies solaires et éoliennes qui présente également beaucoup d’avantages et de gains pour l’État. Il demeure important d’engager négociations de partenariats avec les investisseurs privés nationaux et/ou internationaux déjà dans des projets d’énergie renouvelable pour renforcer et faciliter la mobilisation de l’investissement privé qui aiderait le gouvernement à mettre en place très rapidement un levier d’accompagnement et d’assouplissement de la levée prochaine des précieuses subventions. Et ce d’autant plus que plusieurs « projets clé en main » sont en stand-by dans les diverses instances de validation dans le circuit étatique. Ces projets en PPP ou en Offres Spontanées n’engendreront aucune dépense ou pour le moins aucun décaissement immédiat pour l’État du Sénégal avec comme résultat un coût dérisoire du KwH.
A titre illustratif, les structures publiques considérées comme de grands « gaspilleurs d’énergie », sans payer à bonne date, continuent toujours d’asphyxier l’exploitation de l’opérateur national, malgré les nombreux discours et annonces tenus sur l’efficacité énergétique. La solarisation des bâtiments de l’administration et des établissements publics, également, est un autre axe sur lequel le gouvernement est pleinement conscient qu’elle pourraient drastiquement voire la facture électrique baissée même si la suppression progressive des subventions annoncées devient une réalité.
Et le gain tiré de la levée des subventions permettra ainsi le financement des dépenses publiques prioritaires telles que les investissements dans l’éducation, la santé et les infrastructures essentielles.
Avec l’accompagnement étatique nécessaire de ces projets innovants sur les énergies renouvelables, le pire sera évité et l’essentiel préservé. Mieux cela permettrait une fort regain sur notre balance commercial avec la réduction des dépenses sur l’importation du fioul lourd et à terme une baisse des tarifs tant souhaité par les ménages et les entreprises.
Ibrahima Mbow