Sommet Russie – Afrique : Les potentiels économique et humain de l’Afrique vantés
Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal prend part du 27 au 28 juillet 2023 au 2e Sommet Russie- Afrique, à Saint Pétersbourg. Après Sotchi 2019, ce Sommet s’intéresse particulièrement à l’amélioration de la coopération entre la Russie et le continent africain. Outre la guerre russo-ukrainienne et ses conséquences économiques dans le monde, particulièrement en Afrique, le Sommet de Saint Pétersbourg passera en revue les questions liées à la paix, la sécurité, ou encore le développement.
49 pays africains et 17 Chefs d’Etat ont confirmé leur présence à Saint- Pétersbourg. Au terme du Sommet, leur position est attendue sur les enjeux liés :
– Au renforcement du mécanisme de partenariat et de dialogue,
– A la coopération politique et juridique,
– A la coopération dans le domaine de la sécurité,
– A la coopération économique et commerciale et,
– A la coopération dans les domaines de l’éducation, de la science,
de la technologie, la culture, le sport, la jeunesse, l’humanitaire et la communication.
DE SOTCHI À SAINT-PÉTERSBOURG : LES MARQUEURS DU PR MACKY SALL
Lors du premier Sommet Russie-Afrique, tenu en octobre 2019, le Président Macky SALL avait rappelé les points essentiels pour le développement de l’Afrique, non sans insister sur le potentiel énorme du continent avec plus de 30 millions de Km2, plus d’un milliard d’habitants et ses importantes ressources naturelles entre autres.
Le Chef de l’Etat avait spécialement préconisé de construire plus d’infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, énergétiques, technologiques et industrielles pour faire de l’Afrique un continent interconnecté, pleinement intégré à l’économie mondiale et moderne.
Le Président Macky SALL a ensuite relevé que la Russie peut grandement contribuer à la réalisation du projet d’émergence de l’Afrique grâce à des instruments de financement adéquats, surtout dans la nouvelle perspective de Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). C’est en ce sens, a rappelé le Président de la République, que conformément à l’Agenda de Dakar pour l’Action, adopté au Sommet de Dakar en juin 2014, il a été mis sur pied un Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Ce cadre stratégique contient les projets d’infrastructures prioritaires incluant toutes les régions du continent.
En outre, après l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne qui a occasionné de lourdes conséquences économiques, le Président Macky SALL, en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, a rencontré le Président Vladimir POUTINE et obtenu, en juillet 2022, la levée du blocus de la Russie sur les céréales et les fertilisants.
Plus récemment, au mois de juin dernier, le Président Macky SALL, avec 3 de ses homologues africains, Azali ASSOULANI, Président des Comores et Président en exercice de l’Union Africaine, Cyril RAMAPHOSA de l’Afrique du Sud et Hakainde HICHILEME de la Zambie, était à Saint-Pétersbourg (Russie) dans le cadre d’une mission africaine pour la paix entre la Russie et l’Ukraine. Cette mission, démarrée par l’étape de Kiev, a permis au Chef de l’Etat de réaffirmer la volonté de l’Afrique d’aider au règlement des questions humanitaires et à l’instauration de conditions propices à un climat de dialogue entre les parties. Le Président Macky SALL a soutenu que l’intervention de l’Afrique ne pourra se faire que dans le cadre des principes de la Charte des Nations unies.
SAINT-PETERSBOURG : BLANC SEING DE LA RUSSIE POUR L’AFRIQUE ?
Dans un contexte marqué par le conflit russo-ukrainien, le Sommet de Saint-Pétersbourg revêt un cachet particulier. Le volume des échanges entre la Russie et l’Afrique est en hausse, avec près de 18 milliards de dollars américains en 2022, malgré la conjoncture mondiale.
Pour la période 2016-2022, la part de la Russie dans le commerce extérieur de l’Afrique s’élève à un peu plus de 2 %. Un taux que Moscou veut sensiblement relever.
Aussi, au cours du Sommet, l’accent sera donc mis sur les perspectives de développement des relations entre la Russie et l’Afrique, en particulier sur l’aide russe au développement national souverain des pays africains, en garantissant un accès équitable à la nourriture, aux engrais, aux technologies modernes et aux ressources énergétiques.
Sur toutes ces questions, la Russie affiche une belle ouverture qui permet d’espérer des engagements forts à inscrire dans le plan d’action à l’horizon 2026.
LES AXES PHARES DE LA COOPÉRATION RUSSO-AFRICAINE :
Plusieurs thématiques de développement entre la Russie et l’Afrique seront explorées lors du Forum économique et humanitaire qui se tient en marge du Sommet avec comme thème principal « Technologie et sécurité pour un développement souverain au service de l’humanité ». Plus de 40 sessions de discussion et événements thématiques figurent au programme. Le curseur sera particulièrement mis sur le commerce, l’investissement, l’industrie, la sécurité alimentaire et énergétique, la numérisation, la santé, l’éducation, la science, les médias, la jeunesse.
Le programme est composé de quatre blocs thématiques :
– L’économie du nouveau monde,
– Sécurité intégrée et développement souverain,
– Coopération dans le domaine de la science et de la technologie,
– Domaine humanitaire et social : ensemble vers une nouvelle qualité de vie.
Le thème du Forum s’explique par les défis stratégiques à relever pour avoir des technologies aptes à assurer la sécurité énergétique, garantir le développement durable de secteurs divers de l’économie et renforcer les capacités scientifiques et humaines des Etats participants. Plusieurs pays africains misent sur le nucléaire comme solution de haute technologie, avec un impact socio-économique positif, permettant la décarbonisation de l’économie et influençant la réalisation des objectifs de l’agenda mondial « durable ».
En outre, l’intelligence artificielle sera au centre des échanges au regard des perspectives qui se dessinent en Afrique. Le continent compte plus de 600 startups liées à l’IA, ainsi que 470 centres de recherche et laboratoires sur l’IA. Les solutions basées sur l’IA sont très attendues dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’agriculture et de l’environnement.
Au titre des priorités figurent également l’établissement de nouvelles voies logistiques entre la Russie et l’Afrique. En effet, la Russie possède une belle expérience de la création de projets multilatéraux à grande échelle, à l’image du corridor international multimodal de transport et de logistique « Nord-Sud » auquel participent 12 pays. Selon les prévisions, la croissance du trafic de marchandises via le Corridor international de transport « Nord-Sud » atteindra 41 millions de tonnes d’ici 2030.
Concernant la souveraineté alimentaire, bien que l’agriculture emploie plus de 60 % de la main-d’œuvre africaine et représente environ un tiers de son PIB, le continent reste menacé. Si les tendances actuelles se maintiennent, les importations de denrées alimentaires – aujourd’hui évaluées à 55 milliards de dollars par an – doubleront en valeur d’ici 2030. Face à cette situation, l’Afrique n’a d’autres choix que d’assurer sa souveraineté alimentaire en maximisant son potentiel car 60 % des terres fertiles du continent restent inutilisées.