Situation scolaire et universitaire : le BCA de la COSYDEP exprime ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année 2023-2024.
Le Bureau du Conseil d’Administration (BCA) de la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP) à quelques jours d’évènements importants comme l’élection de représentativité des centrales syndicales, la Coupe d’Afrique de football, ou encore le démarrage de la campagne pour l’élection présidentielle, s’est réuni pour apprécier la situation scolaire et universitaire, réaffirmer des recommandations et dégager des perspectives.

Constatant la dégradation progressive du climat scolaire avec les alertes des acteurs, les grèves d’avertissement des syndicats d’enseignants, les manifestations d’élèves, la fermeture prolongée des universités combinée au réchauffement du front social, la COSYDEP exprime ses vives inquiétudes face aux menaces sur l’année 2023-2024.
A la lumière des données démographiques issues du dernier recensement de la population (ANSD) mais aussi du budget de l’éducation inscrit dans la loi de finance initiale 2024, l’analyse du contexte a permis d’investir quatre points critiques, soutenus par des recommandations concrètes, pour des solutions urgentes, autour de la maitrise des facteurs endogènes, l’anticipation sur les facteurs exogènes, la mise en œuvre des réformes annoncées, et la résolution de la crise universitaire. Il s’agira pour la COSYDEP sur le 1er point de faire de sorte qu’aucune perturbation majeure ne vienne de l’intérieur du système scolaire et universitaire. C’est aussi adresser résolument les questions susceptibles de constituer des sources de perturbations par la prise en charge des déficits récurrents et des besoins pressants (enseignants, infrastructures, mobilier, supports, …). C’est surtout trouver des réponses immédiates et adéquates aux problèmes conjoncturels soulevés (amplification des classes complexes, surcharges horaires, itinérance de professeurs, diminution de crédits horaires dans certaines disciplines, fermeture d’établissements sous le poids de l’âge ou de phénomènes naturels, …).
OUVRIR LES CAMPUS UNIVERSITAIRES
La décision de fermer les universités pour quelques raisons que ce soient, selon le BCA de la COSYDEP ne peut tenir devant le caractère inaliénable du droit à l’éducation. Au contraire, argue t’il le maintien des étudiants loin du campus risque d’entraîner de graves conséquences en termes de perte sur le temps d’étude, d’abandons massifs, de tentations qui les éloignent des espaces d’éducation et de formation. Tenant compte des conséquences qui peuvent découler de la situation qui sévit dans les universités, en particulier Cheikh Anta DIOP, la COSYDEP condamne la destruction de biens et équipements d’écoles ou d’universités mai constate que bon nombre d’institutions et d’espaces commerciaux, ayant subi des dommages, ont pu se remettre en prenant des dispositions adéquates, l’Etat ne saurait manquer de solutions. Il rappelle que même dans les pays en crise, l’Etat assume ses responsabilités en tant que garant de l’exercice des droits et des libertés. Ainsi le BCA recommande d’ouvrir les campus sociaux et pédagogiques des universités publiques du Sénégal, comme réclamé par les étudiants et les syndicats du supérieur ; de mener une enquête objective pour évaluer l’ampleur des dégâts, identifier les motivations profondes des auteurs et enfin de considérer l’enseignement à distance juste comme une modalité qui complète l’enseignement en présentiel sans le remplacer systématiquement.