Officiellement dissout en Juillet 2023: Pastef, les patriotes du Sénégal revit
Officiellement dissous le Lundi 31 juillet dernier par le Ministre de l’Intérieur après les violents incidents qui ont émaillé la Présidentielle de 2024, le parti Pastef a été remis à vie par décret signé le 27 Mars soit moins d’une semaine avant son départ de la tête de la Présidence de la République par le Chef de l’Etat Macky Sall.
Le monde leur était tombé sur la tête. Le 31 Juillet 2023 des manifestations pour la libération de Ousmane Sonko ont éclaté un peu partout au Sénégal. En Europe aussi des citoyens ont essayé de se faire entendre. C’est le cas à Paris. Et comme lors des dernières manifestations se sont les consulats qui ont été pris pour cible, Toussaint Manga ancien responsable des jeunes du PDS convoqué à la DIC (Division des Investigations Criminelles) avait été ce 31 juillet 2023 été placé en garde à vue après son audition.
Le leader de Pastef Ousmane Sonko avait le même jour à l’issue de son face à face avec le doyen des juges passé sa première nuit en prison. Une série d’événements graves s’en était suivi notamment l’attaque sur un bus au cocktail-molotov.
Mais tout cela semble être derrière nous. Le Chef de l’état sortant Macky Sall avait décidé avant son départ de redonner au parti sa dignité. Dans le rapport de présentation du projet de décret portant abrogation du décret n° 2023-1407 du 31 juillet 2023 portant dissolution du parti politique « Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité » (PASTEF) explique que cette reconnaissance du parti entre dans le champ des infractions couvertes par l’amnistie votée quelques semaines plus tôt.
« Par décret n° 2023-1407 du 31 juillet 2023, il a été prononcé la dissolution du parti politique dénommé « Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité » (PASTEF), enregistré sous le récépissé n°17226/MINTSP/DGAT/DLP du 06 février 2015 et dirigé par Monsieur Ousmane SONΚΟ. Cette mesure faisait suite à la méconnaissance, par ledit parti politique, de ses obligations en vertu de l’article 4 de la Constitution et de l’article 4 de la loi n°81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi n° 89-36 du 12 octobre 1989. Toutefois, dans un souci d’apaisement du climat politique et social et de renforcement de la cohésion nationale, le Chef de l’Etat a initié, les 26 et 27 février 2024, un dialogue avec les forces vives de la Nation. Dans la même dynamique, le Président de la République a fait adopter un projet de loi portant amnistie, matérialisé par la loi n° 2024-09 du 13 mars 2024. Cette loi amnistie, de plein droit, « tous les faits, susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou délictuelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non » lit-on dans le rapport.
Ainsi, conclut-il, les faits initialement reprochés au parti PASTEF entrant dans le champ des infractions couvertes par l’amnistie, il convient d’abroger la mesure de dissolution en application de ladite loi.