Liberia: La chasse aux journalistes est ouverte….

Au Liberia, le syndicat national des journalistes s’inquiète de l’hostilité de certains membres du gouvernement à l’égard de la presse. Dans un communiqué, l’Union de la presse au Liberia demande au président George Weah de « garantir la liberté de la presse » après les « propos incendiaires » de certains de ses ministres.

Tout est parti de révélations dans le quotidien Front Page Africa. Le journal a lié deux ministres libériens, Nathaniel McGill et Samuel Tweah, à une affaire de corruption remontant à la présidence de Charles Taylor, il y a près de vingt ans.

Furieux, le ministre Nathaniel McGill s’est exprimé à la radio pour comparer la presse à « une entreprise criminelle destinée à salir la réputation des gens » avant de déclarer que le rédacteur en chef du journal irait en prison.

Inadmissible pour Charles B. Coffey, le président de l’Union de la presse au Liberia. « Ces propos n’augurent rien de bon pour notre processus démocratique, s’inquiète-t-il. Un journaliste fait une enquête, et un membre du gouvernement vient à la radio, menace de faire un procès. Et pas juste un procès : il menace d’envoyer le journaliste en question en prison. C’est effrayant ».

Liberté d’expression garantie

D’autant que le ministre des Finances, Samuel Tweah, en a rajouté auprès de ses partisans lors d’un meeting ce week-end, affirmant qu’il allait « s’occuper des mensonges des médias ».

Mais Charles B. Coffey ne compte pas se laisser faire. « Nous avons remporté beaucoup de batailles au Liberia, rappelle-t-il. L’ancien président a garanti notre liberté d’expression et les médias cherchent à instruire la population. Donc qu’importe ceux qui nous gouvernent, les droits que nous avons obtenus en matière de liberté de la presse sont irréversibles ».

Le président George Weah s’est engagé à garantir ces droits. L’Union de la presse au Liberia lui suggère de conseiller à ses ministres de s’abstenir de tels propos à l’avenir.