Lettre à mes concitoyens (Par Madiangane Fall, Juriste-Logistic manager Président de parti Nous Citoyens « li nu boole »

La crise est réelle et les partisans de « l’élections à tout prix », jusqu’au-boutistes, n’ont pas tiré les conséquences du constat fait par le Conseil constitutionnel : il est impossible d’organiser l’élection présidentiel à la date initialement prévue. Pourtant, ils s’accrochent à la date du 02 avril 2024 qui constitue normalement le dernier jour de la Présidence Macky SALL, ils souhaitent que l’élection présidentiel se tienne avant cette date, arguant qu’au-delà, il ne peut continuer à exercer les fonctions présidentielles. Ces jusqu’au-boutistes cherchent toujours l’impasse pour des raisons totalement contraires aux intérêts de notre nation. Il doit partir le 02 avril, disent-ils. Pas une minute de plus selon les plus radicaux. Ils sont soutenus par des « spécialistes » du Droit constitutionnel, affirmant sans aucune référence juridique, qu’il doit partir au plus tard le O2 avril 2024. Seulement, faut-il le rappeler : quand un juriste parle sans référence dans son domaine, il verse tout simplement dans la philosophie.
Non, il est impossible d’organiser une élection inclusive avant cette date. Et au-delà de cette échéance, le Président n’est pas obligé de partir ou de démissionner. En effet, l’article 36 de la Constitution régit les conditions dans lesquels le Président doit quitter ces fonctions. Il est stipulé, sans ambiguïté, à son alinéa 2 : « le Président de république en exercice reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur ». Cela signifie qu’il ne peut quitter la barque tant que son successeur n’est pas élu et installé dans ses fonctions. Il est obligé donc de rester comme la Constitution l’exige.
Chers concitoyens, nous vivons une situation exceptionnelle. Pour la dépasser, notre nation a besoins de s’appuyer sur une de ses ressorts qui lui ont toujours permis de surmonter les crises : le Dialogue. Oui dialoguer, discuter, une vertu bien sénégalaise mais surtout une des caractéristiques essentielles de la Démocratie. Car il est universellement admis qu’en Démocratie on discute. Seulement dans ce pays, depuis trop longtemps, on a cessé de se parler, on a cessé davantage de s’écouter.
Actant la crise, le Président de la République a pris un Décret pour arrêter le processus électoral et l’Assemblée a adopté, dans la foulée, une loi constitutionnelle pour reporter l’élection. Ces mesures ont entrainé des scènes de violence dont nous pouvions faire l’économie. L’annulation de ses mesures par le Conseil constitutionnel et la volonté exprimée par le Président d’ouvrir des consultations avant de retenir une nouvelle date, constitue des éléments d’apaisement qui accorde un répit face aux menaces de toutes sortes qui semblent nous guetter.
Oui, chers concitoyens, le Président de République doit écouter toutes les opinions, il doit fixer la date de l’élections dans le respect des dispositions pertinentes de la Constitution et du Code électoral (Article 31 constitution, article L63 et LO 137 code électoral), pas trop loin. Mais surtout, il doit permettre la participation de tous les candidats pour espérer une élection sans contestation et un Président de République dont la légitimité ne souffrira d’aucun doute, du moins de façon ponctuel. C’est ce que je retiens de la Décision historique du Conseil constitutionnel.
Notre parti, NOUS CITOYENS « LINU BOOLE », membre de la Coalition Karim 2024, est aussi partie prenante du Front Démocratique pour une Election inclusive (FDEI). Une entité regroupant des candidats à la candidature dont les droits fondamentaux ont été bafoués au cours de ce processus dont le sort est scellé par le Conseil constitutionnel.
Ainsi nous appelons à des échanges larges, à la reprise du processus pour s’assurer de son intégrité, et à une compétition électorale ouverte et transparente. Et que nos concitoyens, attachés à la paix et à la Démocratie, fassent leur choix dans les meilleures conditions.
Fait à Dakar, le 20 février 2024
Par Madiangane Fall,
Juriste-Logistic manager
Président de parti
Nous Citoyens « li nu boole »