Manifestations violentes à Khassanto : les 37 personnes arrêtées, sont libres !

Les trente-sept personnes arrêtées lors des affrontements qui ont éclaté lundi dans la commune Khossanto et au village de Mama Khono, ont été libérées jeudi matin sur instruction du Procureur.  Ces personnes ont manifesté pour dénoncer la modification de l’arrêté du préfet du département de Saraya sur le recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée. Ces manifestations ont fait deux morts.

C’est sur instruction du Parquet que les trente-sept personnes interpellées ont toutes été libérées. Cette libération a été diligentée par le ministre de l’intérieur, Antoine Felix DIOME qui est entré en contact avec son collègue garde des sceaux ministre de la justice, Ismael Madior FALL pour apaiser la tension.

Rappel des faits

Le 31 août dernier, le préfet du département de Saraya a pris l’arrêté n⁰ 043/P.D./SRY, modifiant et remplaçant l’arrêté n° 033/P.D./SRY du 16 août 2016 portant création de commissions chargées du recrutement de la main-d’œuvre locale non qualifiée au niveau des communes du département de Saraya. Dans le précédent arrêté, les commissions étaient présidées par des Chefs de village ou délégués de quartier faisant des Sous-Préfets des coordonnateurs. Ces derniers sont presque les adjoints de ces chefs de village. Une anomalie que l’autorité a voulu corriger, en y incluant aussi des femmes. Le préfet a aussi décidé de l’implication du Pôle emploi, l’ANPEJ, l’Espace Sénégal Services, des organisations de femmes, jeunes…, mais aussi et surtout que la commission peut s’adjoindre toute autre personne de la communauté capable de contribuer à son bon fonctionnement.

Selon les dispositions de cet arrêté les commissions existantes (Sabodala, Khossanto, Bembou, Madina Baffé, Missirah Sirimana et Saraya) sont maintenues dans ces localités respectives. À l’exception de Saraya où la commission est présidée par le Préfet, les autres sont placées sous la présidence des Sous-Préfets.

Dès la publication de l’arrêté des voix se sont surtout levées pour surtout dénoncer la démarche qui, manifestement ne s’est pas faite d’une manière inclusive et participative et souffrait d’un manque de communication et de large partage auprès des communautés.

C’est alors que les jeunes de khossanto ont décidé de barrer l’accès à la principale voie d’accès à la mine de sabodala pendant plus de 4 tours d’horloge, le trafic fut complètement bloqué. S’en sont suivis des affrontements entre ces jeunes et les forces de l’ordre qui se sont soldés par deux pertes en vie humaine, des blessés et l’arrestation de trente-sept personnes.

Khossanto rend hommage aux deux victimes

Boukary Cissokho et Ibrahim Ouedraogo qui ont perdu la vie lors de ces violents affrontements ont été inhumés hier mercredi aux environs de 17 heures au cimetière de Khossanto devant une foule immense composée de populations de Khossanto et environs  qui ont rendu hommage aux deux victimes.