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Fass Boye : Serigne Mountakha Mbacké offre cinq millions de francs aux familles des victimes

Par l’intermédiaire des émissaires de Serigne Mountakha Mbacké, les autorités religieuses et coutumières de Fass Boye et des villages environnants ont sollicité la « médiation » du khalife général des Mourides pour la libération des jeunes arrêtés lors des violentes manifestations de la semaine dernière. Entrés dans une colère noire après avoir appris que 63 parmi les 101 occupants d’une pirogue qui avait quitté leur localité le 10 juillet dernier ont trouvé la mort quelque part dans l’Atlantique, des jeunes de Fass Boye avaient manifesté violemment. Ils avaient incendié ou détruit des édifices publics mais aussi des biens privés. Les gendarmes dépêchés sur place avaient procédé à des arrestations parmi eux. C’est donc la libération des manifestants arrêtés que souhaitent les habitants du village. Dans ce village qui continue d’accueillir des délégations venues de partout pour présenter leurs condoléances à la suite de ce drame survenu en mer et qui l’endeuille, la tristesse prévaut toujours. Une tristesse rendue plus poignante par le fait que les habitants, qui attendaient le rapatriement des corps de sept de ses fils morts au cours de la longue dérive en mer de leur embarcation — les autres personnes manquantes n’ont pas été retrouvées à ce jour —, a appris que les dépouilles des victimes seront finalement enterrées dans l’île de Sal, au CapVert. Toutefois, l’intensité du chagrin est atténuée par la profonde croyance en Dieu de ces pêcheurs et maraîchers. D’ailleurs, ce week-end, tous les imams et notables des 86 villages de la commune de Darou Khoudoss s’étaient retrouvés à Fass Boye pour une séance de lecture du saint Coran, priant pour les victimes du chavirement au large des côtes cap-verdiennes de l’embarcation qui avait quitté ce village du département de Tivaouane le 10 juillet dernier avec 101 passagers à son bord. Fass Boye pleure ses enfants.  Les jeunes, en particulier, pour marquer le deuil, se retrouvent à longueur de journée sur la plage d’où était partie la pirogue de la mort. Des instants de douleur pénibles, avec le sentiment d’être sacrifiés par l’Etat qu’ils accusent de les avoir délaissés à tort dans la misère collective, dans le désespoir total, au point de risquer leur vie dans les pirogues. Hier, les villageois on appris que seuls les rescapés du naufrage de la pirogue de Fass Boye seront rapatriés au Sénégal. Les 7 migrants décédés lors de la longue dérive de la pirogue en question seront inhumés au CapVert en raison de l’état dans lequel ils se trouvent. Une décision prise suite à une concertation avec les représentants de de la localité qui s’étaient déplacés avec le ministère chargée des Sénégalais de l’Extérieur au Cap-Vert.

Dans ce village traditionnel de pécheurs où presque tout le monde est parent, les familles, très secouées par la disparition de leurs enfants, ne manquent pas d’inviter les autorités à bien choisir les personnes censées gérer la pêche, les ressources halieutiques, lesquelles se devraient être des gens très imprégnés des réalités du terrain, de la vie des pêcheurs. Surtout, ces pêcheurs se sont offusqués des « conséquences désastreuses de l’action des bateaux étrangers qui pillent nos mers ». Pour sa part, le syndicat national des travailleurs des pêches et de l’aquaculture du Sénégal (SYTRAPAS) a condamné fermement les « actes de vandalisme inqualifiables » perpétrés par des jeunes du village sous le coup de la colère et qui s’en étaient pris à plusieurs édifices dont le poste de contrôle de pêche de Fass Boye dont les agents ont subi la furie des pêcheurs après l’annonce de la découverte de la pirogue qui avait disparu. Et surtout après avoir appris que 63 personnes, presque toutes originaires de la localité, avaient péri. A Fass Boye, la population lance un appel au chef de l’Etat pour « une assistance au plan social et un suivi psychologique afin d’aider les rescapés à surmonter les très durs moments traversés »

Le Témoin

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