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Confrérie mouride : Le legs des différents khalifes généraux

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, de son vrai nom Muhammad Ibn Muhammad Ibn Habiballah, est né en 1855 (correspondant à l’an 1272 de l’Hégire) à Mbacké. Rappelé à Dieu en 1927, il repose à Touba, à l’intérieur de la grande mosquée dont son fils aîné et 1er khalife Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké a posé les premiers fondements. Les différentes localités du pays se vident tout d’un coup et Touba se remplit. Immersion dans l’immense œuvre de Serigne Touba.

Cheikh Ahmadou Bamba
Cheikh Ahmadou Bamba

Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké : Le précurseur

A la postérité, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké a laissé une œuvre inoubliable. A la mort de son père, Serigne Mouhamadou Moustapha avait deux défis majeurs. Le premier était de maintenir haut le flambeau de la confrérie mouride et de la propager un peu partout dans le monde. Le second et non moins important était de bâtir la grande mosquée de Touba. Après le décès de son père le 19 juillet 1927, il devient officiellement premier khalife des mourides le 25 juillet 1927. Il s’attaque ensuite à la construction de la grande mosquée de Touba qui était l’une des dernières volontés de son père mais est confronté au manque d’infrastructures nécessaires pour livrer le matériel permettant de réaliser cet édifice. Il pose la première pierre de la Grande mosquée de Touba le mars 1932. Il a dû batailler ferme pour obtenir l’immatriculation du terrain devant porter l’ouvrage et l’autorisation de construire. Père de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, Cheikh Mouhamadou Moustapha a tiré sa révérence en 1945. Son cadet de 6 mois, Fallou, lui succéda.

Serigne Fallou Mbacké : Promoteur du Magal et créateur du marché Ocass

C’est en pleine seconde guerre mon- diale, plus précisément le 13 juillet 1945, à la disparition de Serigne Mou- hamadou Moustapha que Serigne Mouhamadou Fadilou, plus connu sous le nom de Fallou, devient kha- life général des mourides. Il a terminé les travaux de la Grande mosquée de Touba qu’il va inaugurer le 7 juin 1963 en présence du Président Léopold Sé- dar Senghor. Son califat est encore évoqué de nos jours comme une pé- riode particulièrement faste pour le pays. Son plus grand legs est sans nul doute la décision prise de célébrer le Magal à Touba. Il a mis en place le marché Occass.

Serigne Abdoul Ahad Mbacké : Le « conservateur » des manuscrits

Il devient le 6 août 1968, à l’âge de 55 ans, 3ème khalife général des mourides. Le vendredi 20 septembre 1968, il dé- clara son souhait de réaliser à Touba 7 projets : Un haut Conseil de concer- tation (renfermant la famille et les grands Cheikhs de Cheikh Ahmadou Bamba), la prise en charge des veuves de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le partage des hadyas (contributions volontaires financières ou matérielles des talibés), la prise en charge des be- soins de la famille mouride, la créa- tion d’une bibliothèque pour conser- ver les manuscrits précieux, les livres coraniques et d’autres écrits (il repose dans cette bibliothèque), l’élargisse- ment de la capacité d’accueil de la Grande mosquée de Touba, compte tenu du développement démogra- phique de la population, la fondation d’une université islamique à Touba pour accueillir les étudiants du pays et de la sous-région (travaux repris par l’actuel khalife). Il a été remplacé par son jeune frère Serigne Abdoul Khadre, l’imam des imams dont le magistère a duré moins d’une année.

Cheikh Abdou Khadr MBACKE (1989-1990) : L’imam des imams, « Borom Bakhdad »

Le sentiment le mieux partagé qui habite la communauté islamique sénégalaise à l’évocation du khalifat de Cheikh Abdou Khadr MBACKE est assurément l’amertume. En effet, seulement onze mois d’exercice pour ce quatrième Khalife de Cheikh Ahmadou BAMBA. Nous ne pouvons nous départir du sentiment, de la conviction même, que la communauté mouride, en particulier, a trop tôt été sevrée de cette mamelle nourricière si prodigue en avantages, en bénéfices et en profits de toute sorte.

Nous en sommes d’autant plus convaincus que la simple évocation de certaines circonstances ayant entouré sa naissance, une nuit de vendredi de l’an 1914 à Daroul Alim (Alimoun Khabir) de NDAME renforce cette impression de symphonie inachevée. Dès qu’on lui a annoncé l’heureux événement, Cheikh Ahmadou BAMBA a convoqué son frère et homme de confiance, Serigne Thierno Ibra Faty (Mame Thierno) de Darou Moukhty pour lui confier la mission de se rendre à NDAME dans le but de faire le nécessaire requis par la circonstance . Au moment du départ, après lui avoir donné sa bénédiction, le Maître dit à Mame Thierno : « Au nom et par la baraka de ce nouveau-né que tu vas visiter, sache qu’au cours de ton voyage, à l’aller comme au retour, tous ceux que tu auras à rencontrer ou à voir sont préservés des flammes de l’enfer !  »

Ainsi, dès sa naissance, Serigne Abdou Khadr a commencé à incarner le bras vigoureux par lequel, Cheikh Ahmadou BAMBA a pourfendu, a fracassé tous les obstacles qui se dressent entre les créatures et leur salut. De tout temps, il a eu une influence bénéfique sur son entourage. Par la parole et par l’exemple, il a toujours eu à cœur d’inciter ses semblables à se consacrer sans réserve à Dieu et à son Prophète (P.S.L.)

L’imagerie populaire a voulu voir en Serigne Abdou Khadr la réincarnation de Cheikh Ahmadou BAMBA parce qu’en lui se retrouvent la plupart des traits de caractère qui ont distingué le Cheikh. Et, pour étayer cette thèse, les raisons ne manquent pas.

Serigne Saliou Mbacké : Le magnanime, le cultivateur

«<As-Salih», plus connu sous le nom de Saliou Mbacké, a accédé au califat du mouridisme le 13 mai 1990 après la disparition de Serigne Abdoul Khadre Mbacké. Serigne Saliou Mbacké a créé des Daaras qui abritent jusqu’à présent des milliers de jeunes. Parmi ces sites de recueillement à des fins éducatives et spirituelles, Khelcom reste sans conteste la plus célèbre et la plus illustre, œuvrant pour le per- fectionnement humain. Premier agri- culteur du Sénégal, il exploitait un domaine de 49 000 hectares à Khel- com, un village du bassin arachidier, et cultivait de l’arachide, du mil, du maïs, des produits maraîchers dans diverses localités du pays : Ndiouroul, Ndiapandal, Ndoka. Le cinquième khalife de Serigne Touba a acquis pour la communauté en janvier 2002, à grand frais, un imposant immeuble à Taverny, en France. Il a lancé les grands travaux de modernisation et d’assainissement de la cité religieuse.

Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké : Le 1er des petits-fils

Il a inauguré l’ère des petits-fils. Son magistère n’a pas duré. Il est resté 30 mois à la tête de la communauté. Avec lui, la communauté mouride a eu un porte-parole. Il a aussi poursuivi les travaux de modernisation débutés par son oncle Serigne Saliou Mbacké et débuté la construction de la mos- quée Massalikoul Djinane. Il a para- chevé les travaux de modernisation de la grande mosquée.

Serigne Sidy Mokhtar Mbacké : Le soufi

Le 7ème khalife général des mourides a pris le relais après son cousin Cheikh Mouhamadou Lamine Bara Mbacké. Il a construit 2 minarets qui sont ve- nus s’ajouter aux 5 qui existaient déjà. Il a achevé les travaux de la mosquée Massalikoul Djinane et les cimetières de Bakhiya.

Serigne Mountakha Bachir Mbacké : Le jovial

Al Mountakha! Son sourire est bien prisé par beaucoup de ses contempo- rains qui retiennent de lui, le jovial. D’ailleurs, ce sourire appelé «mbekté mi». Il a poursuivi les travaux de l’uni- versité et veut amener l’eau du lac de Guiers à Touba.

Apec Media avec Besbi

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