Difficultés d’accès au financement en Afrique : Macky Sall pointe les lourdeurs
Suite et fin, mardi, du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Après avoir lancé la cérémonie d’ouverture, le Président Macky Sall a pris part à un panel consacré à l'accès des pays africains aux fonds extérieurs. Il a souligné la lourdeur des conditions d'accès au financement extérieur, exposant le fardeau financier pesant sur les pays africains.

« Si l’on regarde les conditions dans lequel les pays africains évoluent par rapport à la gouvernance mondiale et à l’accès au financement on se rend compte très vite que, quels que soient les efforts internes que nous sommes amenés à faire Il y a une chape de plomb qui inhibe nos actions. Cette chape de plomb c’est d’abord les conditions d’accès au financement qui établit que nous nous endettons 8 fois plus cher que la moyenne des pays développés et ça c’est du à un système qui est là qui fait que l’accès au financement extérieur obéit à un certain nombre de règles et critères qui ont été fixés par les marchés avec un système de notation qui est donné par des agences de notation qui ont la latitude de noter, tous les pays et en fonction de notation qu’il donne évidemment la perception du risque sur le pays agit sur le niveau de risque et donc sur les primes d’assurance qu’il faut en même temps payer pour s’endetter », a-t-il déclaré.
Le Chef de l’Etat en veut pour exemple le crédit export qui a pris une importance croissante dans le contexte de la mondialisation commerciale qui a marqué le XXe siècle et qui montre comment des taux initialement bas se retrouvent alourdis par des primes d’assurance atteignant jusqu’à 15%. « Si vous prenez aujourd’hui un crédit dans le CE qu’on appelle les crédits export, beaucoup de pays développés font pour faciliter l’exportation. Vous avez le crédit en général qui n’est pas très cher. C’était à l’époque Eurobond +1 ou 2 à l’époque, l’Eurobond était à 0%, donc vous vous endettez au à hauteur de 2 et demi 3%, 4%. Mais il faut rajouter à cela les 12% de la prime d’assurance, 12 à 15 pourcent selon les risques. Au total, vous vous retrouvez à près de 17 pourcent. Sur un maximum de 10 ans pour construire une centrale hydroélectrique et vous voulez rembourser cette centrale qui a une durée de vie de 60 ans, 100 ans, un siècle parfois et voulait le rembourser sur 12 ans ou 10 ans. Donc c’est ça le problème, c’est qu’il fait que le taux de remboursement et le service de la dette devient insupportable pour le budget », a souligné M. Sall.
Cet état de fait devrait, selon M. Sall, mobiliser les acteurs autour d’une révision profonde du système de notation des agences de crédit. Il a appelé à la transparence et à une réforme menée par les pays de l’OCDE. Aussi, le président Sall juge nécessaire de repenser les institutions mondiales, telles que les Nations unies et les banques internationales, pour permettre un accès plus équitable aux ressources financières.