Aly Ngouille Ndiaye : « la campagne agricole actuelle a bénéficié d’un budget de 100 milliards de FCFA… »
Aly Ngouille Ndiaye out, Samba Ndiobene Kan in ! Le Ministre sortant de l’agriculture et de l'équipement rural a procédé à la cérémonie de passation de service avec son successeur ce mercredi aux sphères ministérielles de Diamniadio. Il a indiqué que la campagne agricole actuelle a bénéficié d’un budget de 100 milliards de FCFA.
Nommé en septembre 2022 Ministre de l’agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire (MAERSA), Aly Ngouille Ndiaye quitte ce Département avec la posture de candidat à la Présidentielle de 2024. Dans son discours il a donné des précisions sur la campagne agricole 2023-2024. « Pour consentir aux producteurs, des prix de cession fortement subventionnés pour les semences, engrais et équipements agricoles, la campagne agricole actuelle a bénéficié d’un budget de 100 milliards de FCFA ; ce qui est inédit, et constitue un meilleur portage de la campagne 2023-2024. Par conséquent, cette campagne agricole est marquée par plusieurs innovations » a-t-il d’abord annoncé.
Le prix des engrais est revu considérablement à la baisse. A titre illustratif, indique le Ministre sortant « le prix subventionné du sac de 50 Kg de l’urée est de 12 500 FCFA pour cette campagne agricole (contre 18 750 FCFA la campagne précédente). En plus de cela, la quantité des engrais toutes formules confondues a connu une hausse très significative pour la campagne agricole en cours. Par exemple, de 2018 à 2023, les quantités d’engrais (NPK et Urée) à mettre en place dans les différents points de vente ont connu une hausse de 28% en 2023 par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Dans le même temps, plus de 10% du budget total des engrais est consacré aux fertilisants biologiques. Pour une première, toutes les 14 régions devraient bénéficier d’une mise en place effective des fertilisants biologiques. Aussi, pour lutter contre l’acidité des sols, le phosphatage de fond est proposé gratuitement sur toute l’étendue du territoire national, avec un objectif de 30 000 tonnes correspondant à 75 000 hectares ».
Selon Aly Ngouille Ndiaye, cette présente campagne agricole est marquée par la hausse importante du prix des semences, notamment pour l’arachide. Ainsi, la subvention est de 28 milliards de FCFA, contre 16 milliards la campagne précédente. « Non seulement, cette hausse de la subvention permet d’emblaver 50% des superficies prévues pour la production d’arachide, mais elle permet également de supporter la hausse du prix de cession au producteur. Par exemple, pour les semences certifiées le prix au kilogramme est passé de 410 à 600 FCFA soit une hausse de 190 FCFA. La subvention permet la prise en compte de 170 FCFA/Kg et le producteur ne supporte que 20 FCFA/Kg. La semence certifiée d’arachide est cédée à 250 F CFA sur un prix d’acquisition de 600 FCFA ».
Enfin concernant toujours la campagne agricole 2023-2024, il a précisé qu’il a été mis mis en œuvre un programme pilote de développement de la chaîne de valeur maïs subventionné à 50% dans dix régions du Sénégal avec la mise en place de 480 tonnes de semences hybrides permettant d’emblaver 24 000 hectares. Cette innovation a vu l’adhésion des agriculteurs et on va vers une production record de cette spéculation cette année. « L’engouement des paysans noté à travers mes tournées peut s’inscrire dans la durée pour une autosuffisance en maïs dans les prochaines années. Ce programme spécial expérimente à grande échelle l’intensification de la lutte contre l’aflatoxine avec l’utilisation massive et progressive de produit de lutte biologique subventionné à 100%. Cette lutte va permettre une meilleure vulgarisation de ce produit et une bonne sensibilisation sur le fléau de l’aflatoxine, aux conséquences sanitaires aussi désastreuses que celles d’ordre économiques, tant pour l’arachide que pour le maïs.
Cette campagne se distingue également par la mise en place de 50 000 plants de palmier dans les régions naturelles de la Casamance et l’introduction de nouvelles cultures comme le blé, sur 3 000 hectares. En effet, avec l’expertise de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), nous avons fait des essais réussis pour la culture du blé dans notre pays. Nous devons résolument engager nos producteurs à une mise à l’échelle en structurant la filière pour créer des champions et réduire notre dépendance en blé comme prévu dans la SAS » conclura t’il sur ce sujet.