Affaire sweet beauté : Absent au procès, Sonko s’éloigne de la présidentielle 2024

Le destin politique de Ousmane Sonko est placé sous hypothèque. Après sa condamnation à 6 mois avec sursis dans le procès l’opposant à Mame Mbaye Niang, Ousmane Sonko sera certainement jugé par contumace dans l’affaire qui le lie à Adji Sarr. Dans pareil cas, il risque de perdre son éligibilité.

3 J’ai choisi la désobéissance civile pour faire face à une justice injuste» . Les propos sont de Ousmane Sonko qui depuis quelques jours s’est retranché à Ziguinchor. Il ne s’est pas rendu au tribunal le 23 mai 2023. Ses avocats présents le jour du procès ont demandé au juge un renvoi de 15 jours pour leur permettre de convaincre leur client. Ce à quoi le Président de la Chambre n’a pas adhéré. Conséquence majeure : les avocats de Ousmane Sonko ont boudé. Ils seront suivis en cela par ceux de Ndèye Khady Ndiaye. Cela n’a pas empêché au  procès de démarrer par la suite et les débats se sont poursuivis tard dans la soirée. Le Procureur a requis 10 ans ferme contre Sonko et 5 ans ferme contre Ndèye Khady Ndiaye. Lors de son intervention, Adji Sarr a décrit les scènes obscènes qui cooroborent son « supposé viol ». Ndèye Khady Ndiaye seule à la barre, sans assistance a, a tenté de démentir Adji Sarr. Les témoins que sont Sidy Ameth Mbaye, Dr Gaye, Seynabou Ngom et le Capitaine Touré ont été entendus. Me El Hadji Diouf réclame l’exécution provisoire et la contrainte par corps au maximum. Le juge a fixé le délibéré au 1^er juin 2023.

Que risque Ousmane Sonko ?

Si la Chambre Criminelle prononce une condamnation de Ousmane Sonko par contumace dans l’affaire de viols répétitifs présumés et menaces de morts sur Adji Sarr, le leader de Pastef perd automatiquement son éligibilité, entre autres privations, conformément à l’article L29 du code électoral. Celui-ci stipule : « ne doivent être inscrits sur les listes électorales, les individus condamnés pour crime… ».          C’est dire qu’en cas de condamnation, Ousmane Sonko risque de ne pas se présenter à la Présidentielle 2024. Ce qui l’éloigne de cette compétition électorale. Ce qui nous conduit à égrener un faisceau d’interrogations : que vaut Pastef sans Ousmane Sonko ? Le Pastef a-t-il un plan B ? Ne faudrait –il pas éviter le syndrome du Pds qui n’avait pas de candidat à la Présidentielle 2019 ?

Dans tous les cas, le 1^er juin 2023, Ousmane Sonko sera édifié sur son sort. Toujours retranché à Ziguinchor, va-t-il changer de posture ? Là est la question …