À MOINS DE 140 JOURS DE SON MAGAL : Touba attend de Diomaye 02 choses
Après lui avoir donné la victoire avec des scores soviétiques, Touba attend du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye deux choses : qu’il jugule le manque d’eau potable et les inondations enregistrées en période d’hivernage.
Si Bassirou Diomaye Diakhar Faye a gagné presque tout le Sénégal lors de la dernière élection présidentielle, il a surtout gagné Touba et par extension le département de Mbacké avec des scores soviétiques jamais enregistrés dans l’histoire électorale du pays. Le rappel profitant, il est bon de signaler qu’il était arrivé largement devant, dominant le scrutin avec 172.053 voix dépassant de 140 254 voix, le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), Amadou Bâ arrivé en deuxième position avec 31.799 voix sur les suffrages valablement exprimés. Les populations ont, au vu de ce qui précède, très clairement choisies le changement pour surtout voir leurs difficultés être résolues. Interrogées par votre quotidien Antenne, la totalité des personnes accrochées ont évoqué deux principales doléances : le manque d’eau potable et les inondations.
Cheikh Kâne (livreur) : « Nous sommes à moins de 140 jours du Grand Magal de Touba. Et je rappelle à l’État du Sénégal dont nous avons confié les destinées au Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye que Touba ne compte plus vivre le 18 Safar les pieds dans les eaux pluviales. Nous lui rappelons que Touba, en sa qualité de zone pilote parmi les 07 désignées, a abrité, il y’a quelques mois, un atelier de travail dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Gestion Intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS). L’objectif de l’atelier était de procéder à la restitution des résultats de la cartographie des risques d’inondation dans la zone de Touba et aux fins de renforcer la résilience des populations les plus exposées, de réduire leur vulnérabilité, de promouvoir une culture du risque. Cela prouve que le régime précédent a déjà fait le travail d’approche et qu’il faut juste matérialiser les conclusions. Il ne faudra pas faire tabla rasa du travail de terrain déjà accompli. Cela ne ferait que nous retarder. Il est nécessaire d’avoir un nouveau réseau d’assainissement, des puits d’infiltration dans certaines zones. C’est aussi l’occasion d’évoquer la question de la nappe phréatique qui, aux alentours des anciens cimetières et à Darou Khoudoss, cause énormément d’inquiétudes. C’est urgent d’avoir un nombre suffisant de forages de rabattement.
Fatou Sarré (technicienne de surface) : « Nous avons énormément souffert à cause des inondations. Et ces souffrances sont dues au fait que les bassins chargés de garder les eaux pluviales drainées sont très étroits et cèdent souvent sous le coup de la pression. Déjà fin octobre 2023, le bassin de Pofdi, sur lequel reposent tous nos espoirs, avait soudainement éclaté. Un pan de la clôture avait cédé, libérant d’un coup des milliards de litres d’eau. Sur place, des champs étaient inondés. L’eau, avec une allure vivement impressionnante, s’était dirigée vers un village comme Ngassama. Environ 25 mètres de routes étaient coupés, non sans compter le fait que plusieurs tuyaux branchés dans le réseau d’assainissement étaient déterrés. Presque tous les hivernages, nous vivons ce même calvaire et tous les quartiers souffrent. Demandez à celles de Ndamatou, Madyana, Sam, Darou Rahmane, Darou Marnane, Ndindy, Darou Miname etc…
Bassirou Mboup (Homme politique): « En plus des inondations, Touba manque d’eau toute l’année durant. Nous n’avons pas d’eau à boire. Nous sommes prêts à payer s’il le faut. Ce n’est pas normal que l’une des communes rurales les plus peuplées du Sénégal souffre à ce point d’un manque d’eau. Voilà un besoin élémentaire. Nous attendons avec impatience que ce régime achève les travaux déjà entamés par le Président Macky Sall. Les études pour drainer l’eau du Lac de Guiers sont déjà terminées. Il reste à concrétiser. C’est humiliant qu’à Dakar, on boit de cette eau alors que Touba, plus proche du Lac, ne puisse pas en disposer.
Rappelons que le Directeur de l’Office des lacs et Cours d’eau du Sénégal (OLAC) avait clairement confié que l’eau du Lac de Guiers allait bientôt être drainée jusqu’à Vélingara Ferlo en passant par Touba pour un coût de 166 milliards. Il était en visite dans la cité religieuse en perspective au Grand Magal dernier. Reçu par le porte-parole du Khalife Général des Mourides Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, Alioune Diop avait annoncé que c’est un projet phare de l’Olac qui consiste à faire un transfert d’eau à partir du Lac de Guiers jusqu’à Vélingara Ferlo en passant par Mbeuleukhé et Linguère entre autres et aura aussi une branche à Dahra. Le transfert devrait s’allonger sur plus de 200 kms.