Soupçons de fraude fiscale: le rôle de Mamadou Diagna Ndiaye dans l’affaire Isabelle Adjani
L’actrice française Isabelle a été jugée hier en son absence pour des soupçons de fraude fiscale. L’artiste est accusée notamment d’avoir dissimulé une donation en prêt en 2013 de l’homme d’affaires sénégalais Mamadou Diagna Ndiaye.
Le procès de Isabelle Adjani s’est ouvert hier à Paris en l’absence de cette dernière. L’artiste n’a « pas pu prendre l’avion » depuis les États-Unis à cause d’une « maladie aiguë qui a été certifiée par un médecin new-yorkais ». Elle est jugée pour fraude fiscale et blanchiment, soupçonnée d’avoir dissimulé une donation en prêt et de s’être fictivement domiciliée au Portugal, ce qu’elle conteste vigoureusement.
Soupçon de donation déguisée
Selon les médias français il est établi que l’actrice aurait reçu deux millions d’euros transférés par Mamadou Diagna Ndiaye, influent homme d’affaires sénégalais, président du Comité national olympique et sportif sénégalais et membre du Comité international olympique.
L’actrice est soupçonnée d’avoir fait passer ce qui était une donation pour un prêt, ce qui lui aurait permis d’éluder 1,2 million d’euros de droits de mutation. « Tous les éléments du dossier et de l’enquête permettent de démontrer, sans aucune ambiguïté ni doute possible, que notre cliente a bénéficié en 2013 d’un prêt de la part d’un ami proche », ont assuré Mes Babonneau et Pardo. « Ce prêt a fait l’objet d’un contrat dûment enregistré auprès de l’administration fiscale française dès sa signature en 2013, comme la loi l’exige. Le prêt est aujourd’hui à un stade avancé de remboursement », ont-ils ajouté. L’actrice fait valoir qu’il est un ami, parrain de son fils, et que le prêt a été dûment enregistré auprès du fisc.
Les avocats de l’accusée ont essayé de faire renvoyer l’affaire du fait de de l’impossibilité, pour Mamadou Diagna Ndiaye, de venir témoigner. « C’est un témoin essentiel, car c’est le prêteur du prêt discuté », ont-ils affirmé. Le Parquet national financier (PNF) s’est opposé à cette requête, jugeant le certificat médical « pas circonstancié ». « J’estime aujourd’hui qu’il y a des raisons de penser qu’elle ne s’est pas mise en mesure volontairement de venir », a déclaré le procureur, qui a ajouté que le témoignage de Mamadou Diagna Ndiaye avait déjà « été recueilli pendant l’enquête ».
Il lui est en outre reproché de s’être fictivement domiciliée au Portugal, éludant ainsi 236.000 euros d’impôt sur le revenu, et d’avoir fait transiter par un « compte bancaire américain non déclaré » la somme de 119.000 euros. Sur ces deux points, elle conteste aussi toute infraction.
Connue en particulier pour ses rôles dans L’été meurtrier (1983), Camille Claudel (1988), La Reine Margot (1994) ou plus récemment Mascarade (2022), l’actrice et chanteuse de 68 ans était visée par une enquête depuis 2016 à la suite des Panama Papers.
Dans les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), elle était citée comme détentrice d’une société aux îles Vierges britanniques, Deckert Investments Limited, fondée avec l’appui du cabinet Mossack Fonseca et immatriculée en juillet 2014. Les investigations n’ont pas montré d’infraction liée à cette société offshore, mais mis au jour d’autres soupçons qui ont mené à une citation du Parquet national financier devant le tribunal.
Avec médias français