Actes de torture sur six individus à Saint Louis : la ligue sénégalaise des Droits humains invite le procureur à s’autosaisir

Six individus, dont une femme, ont été lynchés et filmés par des disciples d’un marabout dans la nuit du 28 au 29 septembre à Saint-Louis, au Sénégal. Les faits se sont déroulés dans le quartier populaire de Darou, à l’occasion du Gamou, la fête de l’anniversaire du prophète Mohammed.
La LSDH dans un communiqué s’indigne et condamne fermement les images dégradantes de la dignité humaine.
« Toute forme de torture, de châtiment, corporel et de violence physique envers un citoyen, n’honorent en rien nos valeurs culturelles et restent bannis par l’État du Sénégal à travers notre charte fondamentale (la Constitution) » a réagit la LSDH.
« Malgré les différentes versions entendues de part et d’autres dans la presse ; nous rappelons dans les principes que nous sommes dans une République qui se réclame État de Droits par conséquent toute justice populaire ou règlement de compte personnel quel que soit l’offense, va à l’encontre des principes de l’État de droits. Nous rappelons également à l’État qu’il doit non seulement veiller scrupuleusement au respect de l’application de la loi relative au droit à l’image, mais aussi il doit de respecter ses engagements relatifs à la Convention des Nations-Unies contre toute forme de torture » ajoute-t-elle.
La LSDH pour finir a invité le procureur à s’autosaisir sur actes abominables, très rapidement pour que justice soit faite, car nul n’est au-dessus de la loi.
Pour rappel dans cette histoire, selon la version du marabout, les individus auraient tenté de cambrioler sa maison. Il aurait alors sorti son arme et tiré en l’air pour les dissuader. Ses disciples seraient ensuite intervenus pour les arrêter et les torturer.
La version des individus est toutefois différente. Ils affirment qu’ils se trouvaient devant la maison du marabout lorsque celui-ci leur a versé de l’eau chaude. Ils auraient alors pénétré dans la maison pour se défendre, mais le marabout et ses disciples les auraient agressés.
Les victimes ont été transportées à l’hôpital, où elles ont été diagnostiquées avec des fractures au niveau des côtes et des avant-bras. Elles ont été placées en garde à vue, puis poursuivies pour violation de domicile et coups et blessures volontaires.
Le marabout, quant à lui, a été poursuivi pour port d’arme non autorisé.
Le jugement devait avoir lieu ce jeudi 5 octobre au tribunal des flagrants délits de Saint-Louis