Dialogue national: Yewwi/Taxawou, les prémisses d’une rupture proche
Est-ce le début de la fin pour le compagnonnage entre la coalition de choc Yewwi Askan Wi et le mouvement Taxawu Senegal ? Tout porterait à le croire. En effet, des signes annonciateurs sont déjà intervenus pour indiquer que la liaison entre les socialistes affranchis de la maison mère et l’opposition ultra radicale est sur le point de chavirer.
Le premier coup de grain a été amorcé par la bataille par presse interposée entre le poulain de Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko, leader du parti Pastef/Les Patriotes. Barthélémy Dias avait été lynché par ses anciens frères de guerre qui l’accusent d’avoir passé un deal avec le régime en place. S’en est suivi ce qui est considéré comme la désillusion de l’année au sein de la coalition YAW.
En effet, beaucoup d’observateurs avaient déjà avertis sur la durée de vie de cette coalition qui aurait atteint ses objectifs à la sortie des élections législatives du 31 juillet 2022 au sortir desquelles Yewwi Askan Wi a remporté 56 des 80 sièges de députés dévolus à l’alliance de l’opposition.
Le deuxième point de divergence est sans doute les mots dissonants de Khalifa sur le projet de loi d’amnistie ou la révision de certaines dispositions du code électoral qui empêchent actuellement des candidats à se présenter à la prochaine échéance prévue en 2024, notamment l’érection du parrainage qui constitue un filtre des candidats à solliciter le suffrage des sénégalais. Dans un entretien accordé au journaliste Pape Alé Niang, le leader de Takhawou avait soutenu que la méthode utilisée importe peu, « l’essentiel, c’est que je puisse être candidat », avait-il soutenu comme pour se démarquer totalement du sort des autres candidats déclarés.
Enfin, la question relative à la participation ou non aux concertations nationales vient encore creuser la mésentente entre YAW et Takhawou. Si la coalition de choc créée à l’approche des élections locales de janvier 2022 a opposé un niet catégorique au dialogue national fixé à la date du 31 mai, Takhawou Sénégal, quant à elle, est plus proche de répondre à l’invitation du président de la république.
« Taxawu Senegaal, fidèle à sa tradition de concertation et de participation inclusive, se réserve le droit de consulter ses instances de base ainsi que les partis et mouvements alliés. Une réunion de synthèse et de restitution sera convoquée à cet effet afin de définir la position officielle de la Plateforme, qui sera rendue publique », lit-on dans le communiqué signé ce vendredi.
Mais comme on le dit souvent, le temps est le meilleur juge.
Wait and See …